Réunir des équipes en pluridisciplinarité ne constitue pas un enjeu majeur en soi. Les engager collectivement dans une démarche de réflexion partagée autour d’un objectif commun, propre à un mode de développement réflexif transdisciplinaire relève pour le coup d’un enjeu un peu plus complexe.
Constituer les équipes
Pour pouvoir amorcer une telle dynamique au sein de chaque équipe, la constitution des équipes est une étape charnière. L’objectif est d’assurer une répartition à la fois pluridisciplinaire et multi-niveaux dans chaque équipe sans pour autant l’imposer.
Nous avons procédé pour cela à une technique spécifique de constitution des équipes : à l’entrée des espaces de travail, chaque participant pioche un morceau d’image dans une urne correspondant à son niveau d’étude et sa discipline. Charge à lui ensuite de rechercher ses coéquipiers porteurs d’autres morceaux d’image pour reconstituer l’image entière et, ce faisant, constituer l’équipe entière. Les morceaux d’image étant évidemment répartis dans les différentes urnes.
Cette façon de procéder assure aux participants d’être directement impliqués dans la constitution de leur équipe, condition nécessaire à la création rapide d’une dynamique d’équipe pluridisciplinaire, sans pour autant déroger à la règle de constitution pluridisciplinaire et multi-niveaux de l’équipe.
«… j’ai pu avoir accès à d’autres manières de penser et de faire que je n’aurais pas adoptées moi-même. Ces quelques jours ont été très enrichissantes du point de vue de la méthodologie de travail […] et sur le fait d’acquérir de nouvelles connaissances sur des disciplines jusqu’ici inconnues » Nawelle, étudiante en licence de sociologie
Valoriser les compétences supposées «clandestines»
Pour s’assurer que chaque membre de l’équipe soit en mesure de valoriser ses compétences propres au sein de l’équipe, rôle généralement dévolu à l’animateur, nous avons conçu une activité « coin des experts » où tous les participants d’une même discipline se réunissent pendant une heure afin de réfléchir ensemble aux problèmes rencontrés par leurs équipes respectives.
Ces temps de réflexion entre « pairs » visent à diminuer les effets de leadership au sein de l’équipe et le syndrome dit de « l’imposteur » fréquemment ressenti dans les challenges ou hackathons publics par des participants qui ne parviennent pas à percevoir leur plus-value. Un étudiant en dernière année de sociologie pourrait par exemple se trouver illégitime à participer à un challenge portant sur l’industrie spatiale et, a contrario, un étudiant ingénieur en 1ère année pourrait se trouver illégitime dans un challenge portant sur une question d’urbanisme.
L’atelier « coin des experts » répond efficacement à cette problématique en permettant à chacun des membres d’une équipe de valoriser son expertise spécifique et par là-même s’assurer que les apports disciplinaires se retrouvent équilibrés dans la proposition de valeur produite.
Inviter à la projection transdisciplinaire
L’enjeu de cette approche transdisciplinaire est de parvenir à prendre en compte la plus-value de chacun dans l’appréhension d’un sujet qui nécessite l’hybridation d’une diversité de connaissances et compétences.
La fourniture d’un « carnet de bord » méthodologique et guidé, permet de garder trace des réflexions de l’équipe tout au long du challenge et des diverses phases d’élaboration de la proposition. Ce carnet permet aussi d’inviter l’équipe à questionner diverses approches disciplinaires et prendre du recul sur les réflexions collectives. Cet effort de projection sur des questionnements relatifs à d’autres disciplines que celles portées par l’équipe les amène progressivement à croiser davantage leur réflexion et développer une proposition de valeur cohérente et transverse.
« Cette expérience m’a permis d’apprendre le travail en équipe, de mettre en avant les compétences de chacun, de les aider avec leurs difficultés et de m’apercevoir que différentes compétences sont nécessaires pour réaliser le projet. » Valentin, étudiant en Licence Biologie
Le projet Disrupt’Campus Grenoble s’inscrit, depuis 2017, hors des maquettes pédagogiques académiques et propose une manière transverse et pluridisciplinaire d’appréhender les apprentissages et la formation autour du développement numérique et de l’innovation technologique.
Disrupt’Campus Grenoble s’attache également à proposer une offre de formation nouvelle intégrant les aspects environnementaux du numérique dans les problématiques de changement et de transition digitale.
Il s’intégre dans la dynamique de collaboration inter-établissements et est financé par le PIA2 et BPIFrance.
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