le 15 décembre 2017Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Lundi 13 novembre, les Lundis de l’Innovation ont accueilli Jean-Pascal Martin, responsable de l’audiovisuel chez BNP Paribas et surtout artiste engagé durant son temps libre.
Sculpter les données ouvertes
Passionné d’Arts Digitaux, j’approfondis à titre personnel les possibilités du Design Generatif qui pourrait – à mon sens – renforcer tout dispositif de communication digitale.
Jean-Pascal Martin est un artiste travaillant à partir de données ouvertes. Il propose des sculptures et des œuvres numériques questionnant les spectateurs sur l’évolution du monde. Il sculpte le réchauffement planétaire, fossilise l’empreinte écologique des pays ou peint la pollution de nos villes.
Docteur en informatique et en sciences cognitives, Jean-Pascal Martin a développé sa thèse sur la sémantique de l’image. Il a ensuite développé des moteurs d’indexation automatique des vidéos, au sein de l’INA, puis pour BNP Paribas, qu’il a rejoint pour y développer des projets digitaux innovants.
Développeur passionné, il défend le développement du data art – mise en image, en son ou en sculpture des données de l’open data (données ouvertes) – principalement sur les thèmes de la transition énergétique et de l’impact des activités humaines sur le monde. Cette passion lui est venue de la bande dessinée Vallerian, qui entre deux missions construisait des sculptures mathématiques.
Le Data Art : apprécier les grands nombres
Le Data Art peut être qualifié d’art réaliste qui permet de mettre en forme, de figurer les données et de les vulgariser. Le Data Art regroupe l’ensemble des œuvres à base d’informations brutes et abstraites. Mais c’est avant tout un mode original d’appropriation et de sélection des données. L’œuvre finale sera différente d’un artiste à un autre, en fonction de sa sensibilité.
Sculpture sur le réchauffement climatique et tableau représentant la pollution à New York.
Le travail avec les données n’est pas nouveau. En effet, il était déjà présent dès 1786 avec l’apparition de la Data Visualisation de William Playfair. Cette discipline consiste notamment en la transcription visuelle de la donnée, de façon simple et compréhensible. La principale différence avec le Data Art est qu’il n’y a pas de recherche d’esthétique dans ce travail.
Le Data Art peut également avoir des enjeux variés. Jean-Pascal Martin a d’ailleurs présenté divers objectifs de cet art à travers une variété d’artistes et de déclinaisons : • partager l’imaginaire comme le fait Genis Carreras avec “philographic”, • créer une immersion pour faire réagir le public comme Mike Brondbjerg qui a représenté la pollution à Londres, • créer de l’émotion comme Naziha Mestaoui avec son œuvre “one heart one tree”, • rendre vivant une donnée, illustré par le travail de Brendan Dawes qui utilise les données de Twitter pour créer le mouvement de des bancs de poissons.
À travers ces artistes, nous constatons que la donnée est employée en tant que matière première au sein de la création artistique. Au-delà de l’art, cela permet de faire apprécier les grands nombres tout en rendant tangible l'intangible.
Sensibiliser le public en donnant une représentation physique aux données
La data fait peur au grand public, qui n’ose pas et ne sait pas comment la traiter
D’après Jean-Pascal Martin la data fait peur au grand public, qui n’ose pas et ne sait pas comment la traiter. L’homme est devenu un serviteur de la donnée, il en produit constamment. Mais quelle utilisation le citoyen pourrait-il en faire pour comprendre le monde qui l’entoure ?
Un des enjeux du travail de Jean-Pascal Martin est de rendre accessible et compréhensible ces milliers d’informations en l’illustrant, en lui donnant une représentation physique. Cela permet de prendre conscience que la data n’est pas seulement une série de chiffres mais qu’elle traduit une vérité pouvant même aller jusqu'à engendrer une émotion. C’est par cette volonté de sensibilisation du public que Jean-Pascal Martin se définit comme un artiste engagé. Selon lui, ce n’est pas la création des œuvres qui induit l’engagement mais la communication autour de celles-ci. En effet les œuvres sont subjectives, elles traduisent la sensibilité de l’artiste et c’est pour cette raison qu’elles doivent être expliquées. En parlant de création, l’artiste va établir un échange avec son interlocuteur et argumenter sur ses choix, sur ses croyances qui l’ont conduit à réaliser l’œuvre. Ainsi, de par l'échange, l’artiste s’engage.
Consulter ses oeuvres sur Twitter @jean_digital et sur son blog.
Date de la conférence : lundi 13 novembre 2017 Lieu : Grenoble IAE
Publié le 30 novembre 2017
Mis à jour le 20 février 2018
Vous êtesVous souhaitezValiderPartager le lienCopierCopiéFermer la fenêtre modalePartager l'URL de cette pageJe recommande cette page :Consultable à cette adresse :La page sera alors accessible depuis votre menu "Mes favoris".Arrêter la vidéoJouer la vidéoCouper le sonJouer le sonChat : Une question ?Chatbot Robo FabricaStatistiques de fréquentation MatomoX (anciennement Twitter)