Valérie Lépine : la créativité en IUT
Présentation
Innovation pédagogique
le 23 mars 2018
Valérie Lépine, lunettes sur le nez et sourire franc, est responsable de la licence professionnelle "chef de projet communication visuelle" et s’intéresse à la communication des organisations, mais aussi au marketing. Au sein de l’IUT 2 de
Grenoble, elle amène ses connaissances renouvelées en créativité.
"Cela faisait 15 ans que je n’avais pas revu ces questions de créativité. Et j’avais très envie de créer un module à l’IUT 2. J’ai alors appris que Promising proposait justement ce genre de formation. Je me suis dit : “quel timing parfait”." C’était en 2015, et l’enseignante-chercheure en communication est agréablement surprise. Tout de suite, elle intègre la première promotion de Promising.
Valérie Lépine a pourtant déjà expérimenté ces exercices dans le monde professionnel : "Je connaissais les techniques pour les avoir utilisées lorsque je travaillais dans une agence de communication globale. Je m’occupais des études marketing et des tests de nouveaux produits pour LVMH, ou des marques comme Clarins et Christian Lacroix." À Promising, Valérie Lépine révise et se remet dans un mouvement créatif. En effet, la structure ne donne pas des cours, mais propose d’expérimenter les outils. "Nous avons vraiment pratiqué la créativité par des exercices. L’on a donc repris tout le processus du Creative Problem Solving (CPS) et les outils afférents", confirme-t-elle.
Valérie Lépine, une fois armée de sa formation en créativité, doit cependant mettre en pratique ses cours. Et il y a un os : l’administration. "Il ne faut pas l’entendre au sens de personne incarnant la norme. Le système, en revanche, demeure rigide", tient-elle à préciser. Face aux emplois du temps surchargés — "les étudiants ont 35 h de cours et de nombreux travaux personnels" —, elle réussit à pousser les murs. "Cela oblige les autres collègues à déplacer des cours", déplore Valérie Lépine, consciente de l’effort qu’elle demande à son entourage professionnel.
Elle sera soutenue par l’émergence d’un projet de l’IUT2 : le Learning Lab. "Concomitamment à mon passage à Promising, l’innovation pédagogique et créative a atteint un pic. Cela a permis des investissements dans les salles et le matériel", précise Valérie Lépine, en partie soulagée. Ce Learning Lab se donne pour objectif de "repenser la pédagogie à l’IUT2. L’établissement s’est donc doté d’un lieu propice à la pédagogie innovante, combinant outils numériques, outils manuels traditionnels et modularité de l’espace avec des salles dédiées", précise l’Institut sur son site.
Enthousiaste, Valérie Lépine ramène à l’IUT ses connaissances renouvelées en créativité. Pour débuter, elle s’empare d’une des thématiques traitées en formation : "L’expérience et la restauration au Crous. Avec mes étudiants, nous avons étudié les manières d’améliorer le temps de midi dans des restaurants universitaires qui véhiculent une mauvaise image. C’est un sujet facile et qui implique les élèves."
Elle débute avec un module pour 24 étudiants, puis l’étend l’année suivante face au succès que le cours rencontre. "Aujourd’hui, je donne cours à 48 élèves dans deux groupes. J’ai aussi ouvert cet enseignement à mes étudiants de licence professionnelle, à qui j’ai demandé de plancher sur la sédentarité, un problème de santé publique actuel. Je les pousse à fouiller et à trouver de nouvelles manières de se remettre en mouvement. C’est très intéressant".
Pour mobiliser des élèves tout juste sortis du cocon familial, elle utilise des stratégies bien connues. "L’on dispose de techniques de mise en énergie (des "energizers" et des "ice breakers"). Systématiquement, on va à l’extérieur de l’IUT, afin de se mettre en mouvement physiquement", décrit Valérie Lépine.
Ainsi, durant la session de créativité 2017 (qui s’est étendue sur une semaine à la rentrée), elle a essayé de déclencher "des pratiques que les étudiants puissent s’approprier pour leur travail en groupe. Nous avons expérimenté des outils de divergence afin de leur permettre de penser autrement. J’avais découpé des images dans différents magazines, parfois farfelues, symboliques ou réalistes".
Surtout, de nombreuses boîtes de LEGO® sont arrivées à l’IUT en 2018. Un outil qu’affectionne Valérie Lépine puisque : "cela renvoie à un univers familier et créatif de l’enfance. Donc on peut faire confiance aux LEGO® pour créer".
Mais une fois la semaine achevée, les étudiants ont-ils retenu quelque chose ? Valérie Lépine n’a pas encore mis en place de point d’étape pour voir si les techniques de créativité sont remobilisées par ses élèves. Elle le sait : "on demande aux étudiants d’IUT d’acquérir avant tout une méthodologie de réflexion cadrée, pour la rédaction d’un rapport de stage par exemple". Dans cette ambiance, "il est un peu dur de leur dire : soyez créatifs" remarque Valérie.
Cependant "je ressens un léger changement quand je recroise des élèves dans des cours. Le fait d’avoir été dans une position d’échange et d’horizontalité avec le professeur, fait qu’ils sentent davantage la possibilité de poser des questions et d’interagir", conclut Valérie Lépine.
-----------------
Article rédigé par Charles Vonnils.
Valérie Lépine a pourtant déjà expérimenté ces exercices dans le monde professionnel : "Je connaissais les techniques pour les avoir utilisées lorsque je travaillais dans une agence de communication globale. Je m’occupais des études marketing et des tests de nouveaux produits pour LVMH, ou des marques comme Clarins et Christian Lacroix." À Promising, Valérie Lépine révise et se remet dans un mouvement créatif. En effet, la structure ne donne pas des cours, mais propose d’expérimenter les outils. "Nous avons vraiment pratiqué la créativité par des exercices. L’on a donc repris tout le processus du Creative Problem Solving (CPS) et les outils afférents", confirme-t-elle.
Pesanteurs et petits bonheurs
Valérie Lépine, une fois armée de sa formation en créativité, doit cependant mettre en pratique ses cours. Et il y a un os : l’administration. "Il ne faut pas l’entendre au sens de personne incarnant la norme. Le système, en revanche, demeure rigide", tient-elle à préciser. Face aux emplois du temps surchargés — "les étudiants ont 35 h de cours et de nombreux travaux personnels" —, elle réussit à pousser les murs. "Cela oblige les autres collègues à déplacer des cours", déplore Valérie Lépine, consciente de l’effort qu’elle demande à son entourage professionnel.
Elle sera soutenue par l’émergence d’un projet de l’IUT2 : le Learning Lab. "Concomitamment à mon passage à Promising, l’innovation pédagogique et créative a atteint un pic. Cela a permis des investissements dans les salles et le matériel", précise Valérie Lépine, en partie soulagée. Ce Learning Lab se donne pour objectif de "repenser la pédagogie à l’IUT2. L’établissement s’est donc doté d’un lieu propice à la pédagogie innovante, combinant outils numériques, outils manuels traditionnels et modularité de l’espace avec des salles dédiées", précise l’Institut sur son site.
La créativité en vrai
Enthousiaste, Valérie Lépine ramène à l’IUT ses connaissances renouvelées en créativité. Pour débuter, elle s’empare d’une des thématiques traitées en formation : "L’expérience et la restauration au Crous. Avec mes étudiants, nous avons étudié les manières d’améliorer le temps de midi dans des restaurants universitaires qui véhiculent une mauvaise image. C’est un sujet facile et qui implique les élèves."
Elle débute avec un module pour 24 étudiants, puis l’étend l’année suivante face au succès que le cours rencontre. "Aujourd’hui, je donne cours à 48 élèves dans deux groupes. J’ai aussi ouvert cet enseignement à mes étudiants de licence professionnelle, à qui j’ai demandé de plancher sur la sédentarité, un problème de santé publique actuel. Je les pousse à fouiller et à trouver de nouvelles manières de se remettre en mouvement. C’est très intéressant".
Reste à mobiliser ses étudiants
Le fait d’avoir été dans une position d’échange et d’horizontalité avec le professeur, fait qu’ils sentent davantage la possibilité de poser des questions et d’interagir.
Pour mobiliser des élèves tout juste sortis du cocon familial, elle utilise des stratégies bien connues. "L’on dispose de techniques de mise en énergie (des "energizers" et des "ice breakers"). Systématiquement, on va à l’extérieur de l’IUT, afin de se mettre en mouvement physiquement", décrit Valérie Lépine.
Ainsi, durant la session de créativité 2017 (qui s’est étendue sur une semaine à la rentrée), elle a essayé de déclencher "des pratiques que les étudiants puissent s’approprier pour leur travail en groupe. Nous avons expérimenté des outils de divergence afin de leur permettre de penser autrement. J’avais découpé des images dans différents magazines, parfois farfelues, symboliques ou réalistes".
Surtout, de nombreuses boîtes de LEGO® sont arrivées à l’IUT en 2018. Un outil qu’affectionne Valérie Lépine puisque : "cela renvoie à un univers familier et créatif de l’enfance. Donc on peut faire confiance aux LEGO® pour créer".
Mais une fois la semaine achevée, les étudiants ont-ils retenu quelque chose ? Valérie Lépine n’a pas encore mis en place de point d’étape pour voir si les techniques de créativité sont remobilisées par ses élèves. Elle le sait : "on demande aux étudiants d’IUT d’acquérir avant tout une méthodologie de réflexion cadrée, pour la rédaction d’un rapport de stage par exemple". Dans cette ambiance, "il est un peu dur de leur dire : soyez créatifs" remarque Valérie.
Cependant "je ressens un léger changement quand je recroise des élèves dans des cours. Le fait d’avoir été dans une position d’échange et d’horizontalité avec le professeur, fait qu’ils sentent davantage la possibilité de poser des questions et d’interagir", conclut Valérie Lépine.
-----------------
Article rédigé par Charles Vonnils.
Publié le 22 mars 2018
Mis à jour le 18 mai 2018
Mis à jour le 18 mai 2018
Date
le 23 mars 2018
[Portrait #1] Contact
Valérie Lépine
valerie.lepine@univ-grenoble-alpes.fr
valerie.lepine@univ-grenoble-alpes.fr