Un label « Design de Service » entre Sciences Po et Grenoble IAE

Atelier Innovation pédagogique
le  10 avril 2019Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Les étudiants présentent leurs projets de design de service
Les étudiants présentent leurs projets de design de service
C’est une première ! Les étudiants de 4e et 5e année de Sciences Po Grenoble et du Master Management de l’Innovation de Grenoble IAE ont fait l’expérience d’une démarche de projet d’innovation en équipes pluridisciplinaires, depuis la phase de redéfinition de la commande jusqu’au prototypage du service.
Les étudiants ont travaillé sur une commande émanant de Grenoble-Alpes Métropole. Il s’agissait de proposer un service permettant de qualifier des ambiances urbaines en exploitant les données ouvertes mises à disposition par la Métro conformément à la loi république numérique.
 

Pourquoi un label « Design de services » ?

Un nombre croissant d’organisations ont recours à des méthodes de conduite de projets inspirées du Design afin de développer de nouveaux services dans les secteurs publics (collectivités territoriales, institutions culturelles, éducatives, etc.) ou privés (transports, immobilier, médias, web, etc.). Il s’agit le plus souvent pour ces organisations de mieux s’adapter aux nouveaux comportements ou besoins de leurs usagers ou clients.

Le design de services, c’est l’application des principes du design à la fabrique des services, publics ou privés. Il s’agit de mieux comprendre les situations du point de vue des bénéficiaires visés et des agents, d’associer ces derniers à des tests et des simulations, de réaliser des prototypes de solutions pouvant ultérieurement être déployées avec de meilleures chances de succès.

« L’intérêt d’un projet centré sur la conception, c’est qu’à l’issue, les étudiants ont produit une analyse rigoureuse et également des dispositifs concrets, diffusables et communicables. » nous décrypte Apolline Le Gall, Docteure en Sciences de Gestion de l’UGA spécialisée en design de service, co fondatrice de l’agence de design « Où sont les Dragons » qui a encadré ce module.

Comment s’est articulé le projet ?

Le projet s’est déroulé sur 12 semaines, à raison de 3h de cours les vendredis, couplé à du travail autonome en groupe.

Les étudiants ont travaillé en plusieurs phases : immersion (explorer les sujets, les techniques, les données, les usagers potentiels), ciblage des territoires à explorer (sport, famille, logement…), prototypage du service.

Les vendredi après-midi étaient réservés à des temps plus théoriques : formation aux notions de services, design… et sur des outils (scénarisation, maquette, prototype).

Label Design Science Po IAE Grenoble
Apolline Le Gall en cours avec les étudiants

Le rendu final a eu lieu le 14 décembre 2018 en présence des commanditaires et de l’équipe enseignante :
  • Vincent Kober, en charge de l’ouverture des données au public à la direction des moyens de l’information des services communs ville de Grenoble et Métro de Grenoble,
  • Laurence Comparat, adjointe au maire à la Ville de Grenoble, en charge de l’open data
  • Sophie Malichier, Infolab Manager à la Scop La Péniche
  • Philippe Teillet, directeur des programmes de Sciences Po Grenoble,
  • Olivier Zerbib, responsable du Master 1 Management de l’Innovation de Grenoble IAE, maître de conférences en Sociologie
  • Apolline Le Gall, enseignante chercheuse à Grenoble IAE et Sciences Po Grenoble, co fondatrice de l’agence design et de recherche « Où sont les Dragons »
  • Valérie Chanal, directrice scientifique du programme Promising
  • Marielle Thievenaz, chef de projet du programme Promising

Les étudiants ont proposé quatre concepts :
  • “Artistreet” : une application multifonctions qui fait du street art un atout pour le territoire de la Métropole grenobloise et qui fonctionne grâce à l’utilisation de données ouvertes.
  • “Grunoble” : une application de sport collaboratif qui créer des parcours sportifs personnalisés, gratuits et en plein air en fonction de nombreux paramètres disponibles en temps réel grâce aux données ouvertes.
  • “Metrokids” : une application pour inciter les familles avec des enfants à s’approprier l’espace urbain en facilitant leur mobilité et en favorisant la création de liens sociaux, tout en utilisant des données ouvertes.
  • “Balance ton quartier” : un média lanceur d’alerte pour encourager la mobilisation citoyenne autour de la question du cadre de vie dans la métropole grenobloise en utilisant les données ouvertes.

Quels retours ?

Vincent Kober, en charge de l’ouverture des données au public à la direction des moyens de l’information des services communs ville de Grenoble et Métro de Grenoble
Vincent Kober, en charge de l’ouverture des données au public à la direction des moyens de l’information des services communs ville de Grenoble et Métro de Grenoble

J’ai vraiment été agréablement surpris par la capacité des étudiants à s’approprier un sujet qu’ils ne connaissaient pas et leur capacité à rebondir face aux difficultés rencontrées déclare Vincent Kober. Par exemple, un groupe s’est confronté à des situations de blocage car les données n’étaient pas ouvertes. Les étudiants sont toutefois arrivés à un résultat final en exploitant l’absence de données et en proposant des solutions pour qu’elles puissent être fournies par le citoyen lui-même.

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C’est la première fois que j’ai la possibilité de monter un projet qui pourra possiblement être valorisé par la Métro. Ce projet pourra peut-être agir comme un tremplin pour ma carrière professionnelle nous explique Mathilde, étudiante en Master 1 Management de l’Innovation à l’IAE. C’est quelque chose de très encourageant, très motivant. Au début, on a l’impression de tout savoir, on a beaucoup d’a priori et au fur et à mesure des rencontres, on acquiert un regard neuf.

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Loic Terrenes, étudiant à Sciences Po Grenoble
Ce module est très expérimental : nous avons pu aller sur le terrain, à la rencontre des usagers, et faire du travail de groupe en bonne intelligence. D’habitude dans les autres cours nous avons une attitude plutôt passive et là nous sommes vraiment au cœur du sujet. C’est nous qui construisons notre projet, qui problématisons et allons même jusqu’au prototypage d’une application. C’est une démarche vraiment innovante et intéressante. On se rend compte qu’on a développé un certain nombre de compétences qui seront forcément valorisables conclu Loic Terrenes, étudiant à Sciences Po Grenoble en 5e année en Master Management des Collectivités Territoriales.

 
Publié le  10 avril 2019
Mis à jour le  10 mars 2020