le 24 mai 2019Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Dans le contexte de la réflexion actuelle sur les Tech for Good, nous avons reçu la start-up Sylha. Son défi ? Alors que l'urgence est écologique, la priorité sociale, la guérison apparaît économique. Avec des outils numériques, à partir
d'une hypothèse forte et paradoxale, la carte bancaire ne peut-elle pas se trouver au centre des solutions souhaitables ?
Sylha, entreprise grenobloise, a développé le premier réseau monétique social et solidaire. Comment être à la fois innovant et solidaire ?
Joyeux Avenir
L’ambition de Lucas Duchaine est de faire bouger les codes du secteur bancaire et d'aller vers des "tech for good", ces nouvelles technologies dont l’objectif est d’améliorer notre monde d’un point de vue éthique, sociétal ou encore environnemental. Avec son projet d’entreprise, Lucas a effectué une réflexion et imaginé, selon ses propres mots, un “joyeux avenir”, titre de son livre qui présente un futur potentiel où l’économie sociale et solidaire serait au cœur du système dans un monde coopératif.
Taxer les transactions financières
Presque tout le monde en a une mais personne ne sait comment elle fonctionne. Plus de 4 milliards de cartes VISA et Mastercard sont en circulation dans le monde. En France c'est 67 millions. Ces entreprises de monétique américaines regroupent 40 000 entreprises du secteur financier (banque et crédit). En plus de nous vendre leur carte, elles possèdent et revendent en toute légalité les données de consommation pour conseiller les multinationales dans leur stratégie de développement depuis plus de 50 ans. Un réseau monétique représente l'infrastructure informatique qui permet à l'argent de circuler entre tous les acteurs d'une société et dans différentes monnaies.
En 2017, on estimait à 25 milliards le montant des commissions à la carte bancaire en Europe. Que se passerait-il si on appliquait une taxe sur ces transactions comme le préconise Nicolas Hulot ? “La taxe sur les transactions financières” est une mesure qui s’impose à l’Europe et pourrait avoir un énorme impact mais qui est très difficile à mettre en place à cause des lobbys." déclarait-il sur France24 lors de la Nuit des Idées à Londres.
Le premier réseau monétique social et solidaire
Lucas Duchaine propose une solution innovante pour changer le système actuel. Le concept est basé sur :
un porte monnaie virtuel et une carte de paiement sans contact ou une application, pour le particulier,
un nouveau terminal de paiement électronique ou une application, pour les commerçants
une plateforme présentant les acteurs de son écosystème
un versement de 60% des commissions aux associations locales sélectionnées par un vote de l'utilisateur,
un modèle open source,
la revente de données au choix de l'utilisateur et rémunérée.
Ainsi à chaque paiement effectué, l’utilisateur récolte des points qu’il attribue à des associations locales. Sylha permet donc de favoriser le tissu économique local et de contribuer au financement des associations de son territoire. Le particulier devient également acteur quant-à l'utilisation de ses données personnelles. Il choisit celles qu'il souhaite divulguer et est rémunéré pour cela.
Une gouvernance organique pour décider au nom du collectif
La gouvernance de Sylha repose sur le modèle de la gouvernance organique d’Aleksander Piecuch. Ce type de gouvernance a pour principe de prendre les décisions de manière collégiale afin qu’elles soient prises pour l’intérêt collectif et non pour les intérêts personnels :
collège de citoyen pour désigner les associations bénéficiaires,
mise en place d’une communauté qui recense les problèmes de terrain,
surveillance publique sur les décisions collégiales…
En croisant cette gouvernance avec un modèle open source, Sylha prend le pari de la transparence dans toutes les actions menées. Ce principe permet à l’entreprise de rester le plus éthique possible et de justifier l’ensemble de ses choix.
Le but recherché est l’auto gérance de l’entreprise. Lucas Duchaine n’a pas l’ambition de transformer les géants de la transaction bancaire mais plutôt de transformer les usages en rendant le citoyen acteur de son territoire.
Il résume Sylha en une phrase : “Avec Sylha, la carte bancaire devient un outil d’inclusion citoyenne, de démocratie participative, de financement d’activités et de rémunération financière automatisée”.
---------------------------- Date de la conférence : 13 mai 2019 Lieu : MSH Alpes
Article co-rédigé avec les étudiants du Master 2 Management de l'Innovation de Grenoble IAE.
Lucas Duchaine fait parti de ces jeunes entrepreneurs sociaux qui veulent reconquérir leur futur. Nous sommes prêts à tout pour réorienter les progrès technologiques et notamment numérique vers un axe éthique. En proposant une alternative, non pas aux GAFAM mais aux institutions de monétique telles que Visa et Mastercard, l'entrepreneur souhaite casser les codes d'une finance dénuée d'Humanité en proposant aux acteurs de la société de reprendre la maîtrise des flux monétaires. Utopique ? Lucas est également l'auteur d'un livre intitulé "Joyeux Avenir" qui propose une projection optimiste de l'avenir de notre société jusqu'en 2060 en considérant toutes les superbes initiatives éthiques actuelles et les évolutions intrinsèques qu'elles généreront.
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